La personne la plus importante du monde et son impact global
Une poignée de noms bouleverse chaque année l’ordre établi, propulsés sans crier gare au sommet des classements d’influence. Le Forum économique mondial et Forbes, arbitres de cette hiérarchie mouvante, mettent en lumière des profils inattendus, issus de tous horizons, dont la portée dépasse largement les cercles traditionnels du pouvoir.
L’accumulation de richesses a pris une tournure vertigineuse depuis la pandémie : dix hommes possèdent aujourd’hui davantage que la moitié la plus démunie de l’humanité, selon Oxfam. Face à cette fracture, de nouveaux leaders s’imposent, animés par l’urgence climatique ou portés par la déferlante technologique. Leur influence force désormais les gouvernements à revoir leur copie.
Plan de l'article
Qui façonne réellement le monde aujourd’hui ? Décryptage des classements d’influence mondiale
Depuis vingt ans, le classement Forbes des femmes les plus puissantes sert de thermomètre aux mouvements de fond dans la répartition du pouvoir. Les critères se sont élargis : le poids politique ne suffit plus. L’impact économique, la visibilité médiatique et la capacité à influencer l’agenda mondial dessinent les contours d’un nouveau paysage. Pendant quatorze ans, Angela Merkel a dominé ce classement, imposant sa marque sur l’Europe et au-delà. Aujourd’hui, la première place revient à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui s’y maintient depuis 2022. Côté français, Christine Lagarde, à la tête de la Banque centrale européenne, se hisse systématiquement parmi les toutes premières, souvent juste derrière la présidente européenne.
Cette prééminence de l’Occident intrigue : la majorité des femmes en haut du classement viennent des États-Unis ou d’Europe, preuve que l’ancrage occidental reste solide dans la distribution du pouvoir mondial. Kamala Harris, vice-présidente américaine, occupe la troisième marche du podium depuis 2020 selon Forbes, confirmant la progression des femmes dans les sphères les plus stratégiques.
Pour illustrer ce panorama, voici quelques-unes des figures marquantes qui dominent ces classements ces dernières années :
- Angela Merkel : quatorze années en tête du palmarès Forbes (2006-2020)
- Ursula von der Leyen : première depuis 2022
- Christine Lagarde : la Française la mieux positionnée, classée deuxième ou troisième
- Kamala Harris : troisième place depuis 2020
Le classement ne se limite plus aux responsables politiques. De plus en plus, on y trouve des dirigeantes d’entreprise et des philanthropes : leur influence s’exprime autant dans la gouvernance et l’innovation que dans l’engagement sociétal. Au fil des bouleversements économiques et politiques, grandes fortunes, présidentes et cheffes d’État se partagent la scène, dessinant une nouvelle cartographie du pouvoir.
L’impact de la pandémie sur la répartition des richesses et le pouvoir global
Dès le premier confinement, la pandémie a révélé et accéléré des inégalités de richesse mondiales. Le rapport Oxfam l’atteste : alors que la majorité de la population affrontait une crise économique inédite, les plus fortunés voyaient leur patrimoine s’envoler. Les milliardaires, à l’abri des secousses, profitaient de la reprise boursière et creusaient l’écart avec les classes moyennes et populaires.
Mais le pouvoir ne s’est pas joué qu’à coup de milliards. Certaines dirigeantes d’entreprise ont su imposer leur vision dans la tempête. Mary Barra (General Motors), Abigail Johnson (Fidelity Investments), Jane Fraser (Citigroup), Julie Sweet (Accenture) : chacune a piloté son groupe en pleine crise, arbitrant entre adaptation rapide et gestion des risques. Elles ont protégé des emplois, accéléré la transition numérique et donné le ton sur la résilience économique. Du côté de la philanthropie, Melinda French Gates et MacKenzie Scott ont redéfini les règles du jeu en injectant des milliards dans la santé, l’éducation, l’égalité sociale.
Cette concentration inédite de richesses s’accompagne d’un déplacement du centre du pouvoir mondial. Désormais, fondations et multinationales pèsent autant que les États sur des sujets de santé publique ou de solidarité. La pandémie aura donc rebattu les cartes, installant de nouveaux acteurs et multipliant les leviers d’action dans le jeu global.
Figures émergentes : quand de nouveaux leaders redéfinissent l’influence internationale
Les années Merkel ou Clinton appartiennent déjà à un autre temps. Aujourd’hui, les classements d’influence, longtemps monopolisés par les dirigeantes institutionnelles, s’ouvrent à des profils inattendus. Giorgia Meloni, cheffe du gouvernement italien, s’impose par son style direct et sa capacité à bousculer les alliances. À l’autre bout du continent, Claudia Sheinbaum, première femme élue présidente du Mexique, s’attaque à la verticalité du pouvoir masculin, forte d’une expertise scientifique et d’une expérience institutionnelle solide. Ces personnalités incarnent un renouvellement en profondeur, où l’autorité s’acquiert par des ruptures nettes et une parole sans détour.
Pour mieux comprendre ce mouvement, voici deux exemples de leaders qui s’imposent sur la scène mondiale :
- Claudia Sheinbaum : scientifique de formation, elle devient la première femme à diriger le Mexique, alliant engagement climatique et expérience politique.
- Giorgia Meloni : à la tête de l’Italie, elle fédère une droite nationale-conservatrice et impose son rythme à la scène européenne.
L’influence ne se cantonne plus à la sphère politique. Taylor Swift mobilise des millions de fans, dépassant le cadre musical pour s’imposer comme une force sociale. Les frontières entre pouvoir institutionnel et soft power culturel s’effritent. De nouveaux leaders émergent : qu’ils viennent de la société civile, de la culture ou des mouvements pour le climat, à l’image de Greta Thunberg, ils déplacent le centre de gravité. Leurs combats, urgence écologique, justice sociale, transparence, s’imposent comme des priorités dans un monde aux repères mouvants. La transformation est déjà en marche et il faudra compter avec ces voix qui refusent les compromis sur la scène internationale.